(suite)

Publié le par marie

"il y avait si peu de terre au-dessus des racines qu'elle ne réussirait probablement pas à réaliser son projet et à enterrer son livre; de plus, les chiens le déterreraient. La chance ne couronne jamais ce genre de manifestations symboliques, pensa-t-elle. Peut-être ferait-on aussi bien de s'en passer. Elle avait un petit discours sur le bout de la langue qu'elle avait l'intention de prononcer tout en enterrant son livre. (c'était un exemplaire de l'édition originale, signée par l'auteur et l'artiste.) "J'enterre ce livre en guise d'offrande", mais, Seigneur! Dès qu'on se mettait à articuler de tels mots à voix haute, comme ils devenaient bêtes! (…) C'est pourquoi elle laissa son livre sur le sol, pages au vent, sans l'enterrer, et regarda la vaste vue qui était ce soir aussi changeante que le fond de l'océan, à cause du soleil qui l'éclairait et des ombres qui l'obscurcissaient."
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